Lacoste accusé de contrefaçon en Chine par une société singapourienne

© 2003 AFP - Lacoste doit se défendre cette semaine à Shanghai contre la société singapourienne Crocodile International Pte Ltd, qui l'accuse de contrefaçon sur les produits cosmétiques en Chine, a-t-on appris auprès d'un avocat de la société française mardi.

"La société française a simplement copié le design singapourien", a affirmé Tao Xinliang, avocat de Crocodile International et du créateur de son logo Tan Hian Tsin, un Malaisien originaire de Singapour, lors de la première audience lundi, a rapporté le quotidien China Daily.

Dans leur plainte déposée en mars 2002, M. Tan et Crocodile International demandent un dollar de dommages et intérêts et des excuses publiques de la part de Lacoste.

Le designer affirme être le premier à avoir déposé un logo de saurien assorti du terme "crocodile", en 1951 à Singapour et assure que sa création est protégée par la convention de Berne sur les oeuvres artistiques depuis 1990, date à laquelle la Malaisie a adhéré à cette convention.

Lacoste pour sa part a déposé son crocodile en Chine en 1995 pour sa ligne de produits cosmétiques (gel de douche, déodorants, eau de toilette, après-rasage, etc.), trois ans après l'adhésion de Pékin à cette convention internationale.

"Lacoste a déposé une demande d'enregistrement de la marque de ses produits cosmétiques en 1995. La marque utilise le mot anglais 'crocodile' et une image" du reptile, a déclaré à l'AFP Huang Hui, défenseur de Lacoste.

"Je ne pense pas que le Crocodile de Singapour a le copyright sur sa marque, parce que son logo est trop similaire à celui dessiné en 1927 par Lacoste et déposé en France en 1933. Dès le départ, c'est du plagiat", estime l'avocat.

Selon lui, l'enregistrement légal de 1995 est de nature "défensive". "Nous craignions que d'autres sociétés déposent la même marque", explique-t-il.

Me Huang a aussi soulevé le fait que les plaignants n'ont pas apporté la preuve que M. Tan était citoyen malaisien en 1995, précise le China Daily. S'il était encore Singapourien à cette date, son logo ne serait pas protégé en Chine parce que Singapour n'a adhéré à la convention de Berne qu'en 1998, d'après Me Huang.

En octobre dernier, Lacoste, qui revendique un droit exclusif sur l'utilisation des sauriens comme marque déposée, était parvenu à un accord à l'amiable avec une autre société, Crocodile Garments Ltd, basée à Hong Kong, par lequel cette dernière s'engage à redessiner son reptile, orienté à gauche et non à droite, à partir de 2006.SHANGHAI, 9 déc (AFP)